LIGNEE | du XIIe au XVIe siècle

Thomas de Banyuls de Montferrer, baron de Nyer et de Montferrer
Don Tomàs de Banyuls i Llupià


Blason de Banyuls de Montferré "Fascé de sable et d'argent de six pièces"

Il naît à Nyer en 1556, fils de Jean François de Banyuls de Montferrer, seigneur de Nyer et de Montferrer et d'Isabelle de Llupia.

Le 19 juin 1576, le Roi lui accorde le droit d'explorer et d'exploiter le fer dans tous les comtés du Roussillon et de Cerdagne. Il développe des mines. Malheureusement, il est obligé de vendre Montferrer par manque de moyens, les résultats de l'industrie étant plus faibles que ce à quoi il s'attendait.

Le 15 mai 1577, il achète à Pere-Bertran Descallar la suzeraineté sur les eaux et forêts de Thuès ainsi qu’un haut fourneau.

Le 2 septembre 1579, il fait donation de ses biens à sa mère Isabelle de Llupia.

Thomas Ier de Banyuls est l'ennemi juré de Joan Cadell, seigneur d'Arséguel en Cerdagne. Le château de Joan Cadell est décrit comme le niu dels bandolers de Cerdagne (le nid des bandits de Cerdagne). A cette faction, Thomas de Banyuls oppose la sienne: les Nyerros.

Des difficultés surviennent au sujet de la suzeraineté de Thuès avec des membres de la famille la famille Cadell, notamment Joan (Don Juan) de Llupia , baron de Molitg et son frère Garau.

En 1580 Thomas de Banyuls et ses Nyerros assiègent le village de Catllar où se sont réfugiés ses ennemis Garau et Joan de Llupià.

Un combat a ensuite lieu près du pont de Prades où il y a des centaines de morts.

Il est alors déclaré ennemi public de Sa Majesté, et le 15 ou le 21 (suivant les sources) janvier 1580, pour mettre fin au conflit, les consuls de Perpignan envoient les troupes royales pour mettre les Nyerros en déroute. Thomas Ier ne se laisse pas faire. Il part à l'assaut des villes et des églises, agresse les gens des mas et attaque même le château de Puigcerdà.

Traqué, il se réfugie à Olette réduit en cendre par les troupes royales, puis à la Bastide, et oppose une vive résistance avec l'aide de soldats huguenots venus de France.

Il est cependant amnistié en 1581, mais condamné à un semi-exil, puisqu'il doit rejoindre à Naples les armées du roi.

Le 21 août 1581, Thomas de Banyuls établit avec les habitants de Montferrer, ses vassaux, une convention selon laquelle ceux-ci s’engagent à payer à leur seigneur foncier 300 ducats, comme droit global du papier-terrier.

Le 30 décembre 1585, criblé de dettes, il est contraint de vendre le château de Montferrer. Dans une charte délivrée au monastère de Saint-Michel de Cuxa, il vend les lieux et terroir de Montferrer, avec toute la juridiction et toutes les dîmes et cens, à Jean Vilansosa, chirurgien de Barcelone, pour la somme de 2 400 ducats.

Il épouse Dona Ursula de Oris y de Foxa, fille de Don Francesch de Oris y de Darnius, seigneur d’Oris, et de Dona Dionisa de Foxa y de Escales avec qui il a trois enfants :

En 1590 et 1591, Thomas de Banyuls suit Philippe II dans la guerre contre les Calvinistes de France et Henri IV.

En 1598 a lieu un procès entre Thomas de Banyuls et Jean Vilansosa fils au sujet de la seigneurie de Montferrer, le premier voulant racheter son bien vendu au père du second. Au bout de douze années de procédure, le 27 novembre 1610, Jean Vilansosa fils constate et déclare que "L'université et les particuliers de Montferrer, à cause de la grande affection et du grand amour qu'ils témoignaient au magnifique seigneur Thomas de Banyuls, damoiseau, seigneur du lieu, et du territoire de Nyer, désiraient vivement retourner à leur ancienne condition."

Le 2 décembre 1610, la communauté de Montferrer réunie en assemblée générale, plébicitant Thomas de Banyuls pour seigneur, se cotise et s’engage à faire un emprunt de 3 000 ducats pour lui permettre de racheter le château de Montferrer à Jean Vilansosa fils, ce qui est fait le 13 décembre 1610.

Le 3 juillet 1611, Thomas de Banyuls rembourse à ses sujets de Montferrer sa dette de 3000 ducats.

Il est nommé gouverneur d’Huesca en Aragon. En son absence, c’est alors son fils François qui s’occupe de ses terres. Harcelé par des créanciers, il doit revendre à son tour la seigneurie de Montferrer pour payer les dettes. Le 12 janvier 1623, c'est Louise Guanter, veuve du notaire de Prats-de-Mollo, qui avait par le passé avancé 1500 ducats à Thomas, qui en fait l'acquisition. (La seigneurie sera rachetée par Thomas II, petit-fils de Thomas, en juin 1649.)

Thomas se retire ensuite dans son château de Nyer.

En 1625, Thomas appelle un religieux dominicain du couvent de Puigcerda afin d'ériger canoniquement la confrèrie du rosaire en l'honneur de la Vierge dans une chapelle de l'église de Nyer.

Dans son testament se révèle sa piété profonde: il rappelle la pratique constante du culte vouée par sa maison à la Vierge Marie, et il confesse qu'il a eut recours à elle alors que sa famille était atteinte de la peste, lui faisant le voeu de diverses offrandes au monastère de Montserrat, et notamment "l'apport en cire, équivalent au poids des personnes de [sa] famille atteintes de la maladie"(lui-même, son épouse et sa belle-fille Emerenciana). N'ayant pas eu l'occasion d'exécuter cette promesse durant le cours de sa vie, il charge ses héritiers de l'exécution de son voeu.

Il meurt le 15 mai 1627 à Nyer, à l'âge de 71 ans. D'après les archives de l'église de Nyer, on lui fit des funérailles solennelles: cinquante prêtres assistèrent à son enterrement, seize grands cierges blancs furent brûlés et neuf messes consécutives furent chantées. Il fut enseveli dans l’église Saint-Jacques de Nyer le 17 mai 1627.

Dans son testament était mentionné:
"Je veux, ordonne et recommande, que mon héritier, durant l'espace de dix ans à dater du jour de mon décès, soit tenu et obligé de faire dire et célébrer, tous les jours, dans l'église de Nyer, pour le repos de mon âme et la rémission de mes péchés, trois messes basses, conformément à la pratique ancienne de ma famille."

La messe anniversaire de son décès fut célébrée le 15 février 1628 avec la même pompe que lors de son enterrement: cinquante-deux prêtre y assistaient et il fut donné à chacun huit réaux comme honoraires, et des flambeaux dont on fit usage, douze restèrent au profit de la paroisse.

 

Or il fut harcelé par ses créanciers et dû vendre Montferrer le 12 janvier 1623 à Lluisa Coli y Durán (veuve de Joan Miquel Guanter, notaire de Prats-de-Mollo), qui avait jadis avancé 1.500 livres à Thomas, fit l'acquisition de la seigneurie de Montferrer.

Chef des Nyerros, il est immortalisé dans la BD Serrallongua de l'auteur catalan Ricard Dilmé.

Voici ce qu'en rapporte la biographie de l'abbé Capeille:

Biographie Wikipedia.

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